Dominik kardinál Duka OP 
emeritní arcibiskup pražský

Remerciement à l´occasion de la reception de l´Ordre de la Légion d´Honneur

Remerciement à l´occasion de la reception de l´Ordre de la Légion d´Honneur

Le 19 septembre 2012, l’ambassadeur de France en République tchèque M. Pierre Lévy a remis au cardinal Dominik Duka OP, archevêque de Prague, les insignes de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’honneur. La cérémonie a eu lieu au palais Buquoy, l'Ambassade de France à Prague. 

20. září 2012
Textes

Votre Excellence Monsieur l´Ambassadeur Pierre Lévy, Vos Excellences Messieurs les Ambassadeurs, Vos Excellences mes confrères dans l´ordre des Evêques, les invités d´honneur, frères et soeurs, chers amis, 

C´est de tout coeur que je voudrais remercier Monsieur le Président de la République Française de m´avoir décoré de ce cet Ordre national de la Légion d'honneur et je me rends bien compte qu´il s´agit de la décoration la plus haute de l´État Français. Cet événement m´amène à dire mon rapport au pays que Vous, Votre Excellence, représentez en République Tchèque. Le nom de la France est lié dans ma vie, depuis mon enfance et par la tradition familiale, au nom du Général Charles de Gaulle et à la lutte commune des Alliés occidentaux contre l´expansion nazi en Europe. Mais en même temps aussi à la littérature française représentée pour moi par Victor Hugo et Alexandre Dumas. C´était ma lecture depuis l´âge de 12 ans. Les Misérables de Victor Hugo, je crois les avoir lus au moins dix fois et je pense avoir vu toutes leurs mises à l´écran. Pourtant, c´est à Jean Gabin qu´est lié en  moi pour toujours le visage de Jean Valjean. Sainte Jeanne d´Arc aux vertus héroiques, je l´ai connue grâce à Mark Twain et sa „Vierge en armes“. Mon auteur préféré, Antoine de Saint Exupéry, a fait son entrée dans mon monde bien plus tard. C´étail la conséquence de l´isolation politique de notre pays au temps du totalitarisme rouge. C´est pour cela que j´ai pris connaissance tout d´abord du rennouveau catholique, grâce à la période de liberté de la Première République et à „Stará říše“ de Florian. Le professeur Metoděj Habáň nous a fait, à nous, les novices et clercs dominicains, une introduction personnelle à ceux qui ont rennouvelé l´Ordre des Dominicains, Dominique Henri Lacordaire et ses continuateurs, les Pères Antoine Sertillanges, Marie Joseph Lagrange et autres qui m´ont amené  non seulement à étudier Jacques Maritain mais aussi à lire la Bible de Jésusalem. Mais cela n´était pas pensable sans le concours de notre – ou votre – bon Monsieur le Consule Paul Claudel et aussi Georges Bernanos, Francois Mauriac et autres. Le sens de la démocratie et de la liberté, si caractéristique pour le Père Lacordaire, a fait entrer – grâce aussi à Jacques Maritain et au Deuxième Concile de Vatican – l´Eglise, en France et ailleurs, dans le monde moderne. Ceci a amené le Supérieur Général de l´Ordre, le Père Stanislav Gillet, l´un des conseillers du pape, au soutien de la République Tchécoslovaque et au refus du dictat de Munich par le pape Pie Onze, qui a même refusé de recevoir Adolf Hitler à Vatican, lors de son visite de Mussolini apres Munich, et a proclamé que toute l´Église s´identifie à l´héritage spirituel d´Israël. Cet univers de pensée a créé des liens d´amitié entre les dominicains français et mon auteur préféré, Antoine de Saint Exupéry. Les visites de cardinaux et archevêques de Paris à Praque sont un signe de l´amitié spirituel et du soutien mutuel, aussi bien pour l´Église que pour l´État Tchèque. C´était tout d´abord la visite du cardinal Alfred-Henri-Marie Baudrillart, ensuite deux visites du cardinal Jean Verdier, lors du millénium de Saint Venceslas en 1929 et lors du Congres Eucharistique en 1935. Ces visites ont trouvé leur continuation dans les deux visites du cardinal Jean-Marie Lustiger. Puisque je parle de la liberté, je ne dois pas oublier deux visites du président François Mitterand, avant tout la première avec le petit déjeuner avec ses amis. Je regrette, que deux de mes plus proches amis manquent parmi nous, le président Václav Havel et  Jiří Dienstbier senior, avec lesquels, voisi deux ans, nous avons célébré ici même le repas d´avant Noël. L´année dernière, lors de la commémoration de la pose de la première pierre de la cathédrale de Saint Guy par le père de la patrie, Charles Quatre, nous a visité l´Archevêque de Paris, André cardinal Vingt-Trois, et cela nous a rappelé Mathieu d´Arras, le premier constructeur de la cathédrale, à qui nous devons ce  symbole national de notre État. Je pense que c´est un geste significatif et qui parle de la grandeur de l´esprit français et de son influence dans notre histoire, notre pays et confirme l´importance de votre beau pays; je parle de la grandeur et de le dimension spirituelle de la France aimée. En guise de conclusion, permettez-moi de dire encore une fois, avec tout mon coeur et toute mon affection, merci.

Cardinal Dominik Duka OP